Malgré leurs intérêts divergents, écologistes, paysans et
pêcheurs tiennent un même discours: «Nous avons tous besoin d’une Broye en
bonne santé». Car aujourd’hui, la Broye souffre face aux besoins grandissants
des pompages agricoles à destination de l’irrigation, qui provoquent une
diminution pouvant aller jusqu’à un quart du débit normal. Mais à trop vouloir
utiliser la Broye, on lui a fait perdre complètement sa physionomie initiale:
de Moudon à Salavaux, la rivière qui a donné son nom à toute la région est une
véritable autoroute, sans méandres, sans caches ni lieux propices au frai des
poissons. Le paysage a été banalisé, la végétation manque, ainsi que l’ombre,
ce qui provoque une forte hausse de la température de l’eau et rend la vie
difficile aux truites et autres ombres de rivière, alors que le castor et le
martin-pêcheur cherchent désespérément des berges non endiguées.